Eugène Jean Camille Joseph Manescau est né à Pau le 7 septembre 1869*, issu d'une vieille famille béarnaise d'instituteurs et de tisserands. Peut-être même, compte-t'il, parmi ses lointains ancêtres, des forgerons car "mans-caü" désigne en béarnais les rudes frappeurs de fer. Son père, Pierre (37 ans) est directeur d'assurances et sa mère Marie (Vivanco de son nom de jeune fille) est sans profession. L'enfant évolut sans doute dans une atmosphère paisible, la famille semble avoir une bonne situation financière.
Manescau fut d'abord peintre dans sa jeunesse. On peut voir encore de nos jours un tableau du Chateau de Pau exposé à la mairie. Après avoir fait l'école des Beaux-arts de Bordeaux, il intterompt brusquement ses études pour partir à Paris étudier la musique. Il apprend l'écriture musicale, l'harmonie. Les fugue et contrepoint n'avaient plus de secret pour lui !
De plus doué d'une belle voix de ténor, Manescau débuta aux Noctambules aux côtés de Théodore Botrel, Marcel Legay, Henri Dickson, Buffalo et Dominique Bonnaud. Il passa dans les célèbres cabarets de cette époque : les Mathurins, les Quat'Z'Arts, la Lune rousse, L'âne rouge, Al'Tartaine, etc. C'est comme cela qu'il rencontre Maurice Lucas et Gaston Couté avec qui il collabora plus tard.
Manescau écrira près de 300 musiques pour des chansons ou des mélodies. On peut retenir La source, La forêt (paroles de J. Roulet - créée par J. Noté en 1906), Sans moustaches (paroles de J. Sainte-Foy), les Fils de la Vierge, L'orgue etc. La plus connue restant sans doute Au son des cloches, dont les paroles ont été écrite par Maurice Lucas.
Il écrira une symphonie avec choeurs L'âme de Paris ; un drame lyrique sur un livret de Jean Sartène Juana ; un pantomime du même auteur Elle ; un ballet en un acte La libellulle. Manescau sera aussi l'auteur de nombreux sketchs et pièces de théâtre.
Dans les années 1930, Manescau participera activement à la revue Nos Chansons Françaises dirigée par Henri Colas et André Chenal.
Manescau enregistra quelques 8 faces pour Pathé-Frères dès 1907 de chansons populaires régionales : Aquets adious, Roussignoulet, Beth ceü de Paü etc.
Manescau serait mort en 1940.
Note :
* L'acte de naissance a été retrouvé par Hervé David. La date de son décès n'y est pas inscrite. L'acte mentionne deux mariages :
1) Suzanne Zulma Besson à Paris (4ème) le 13 avril 1905 ;
2) Isabelle Gabrielle Vialle à Paris (16ème) le 5 juillet 1921.
On peut supposer que les Manescau eurent des descendants directs.
DISCOGRAPHIES DE MANESCAU (ténor).
"Manescau, ténor Béarnais" (avec orchestre) (disques Pathé)
1907 (datation Gilbert Humbert)
3965 La Toulousaine (avec Choeurs) (L. Deffès) *
3980 Aqueros mountinos - Si canté (avec Choeurs) (en Béarnais) (Phoebus) *
3985 Beth ceü de Paü (en Béarnais) (Lespine-Constantin)
3986 Les Brésiliennes (avec Choeurs) (L. Bordèze) *
1910 (datation GH)
4097 Dus pastous a l'umbretto
4098 Lou rey deüs cantadous
4099 Roussignoulet
4100 Aquets adious
Couplage de disques après 1916.
5024 La toulousaine
Les brésiliennes
5080 Aqueros mountinos - Si canté
Beth ceü de Paü
Ps : d'après le "Panorama des cylindres et disques Pathé" de Gilbert Humbert, les disques de Manescau ont été enregistré dès 1907 et la deuxième fournée fut faite en 1910. Hors dans mes catalogues Pathé de l'époque, Manescau n'apparait ni dans celui de 1910, ni dans celui de 1913. Pourquoi une telle attribution ?... Quelqu'un peut-il m'apporter une réponse ?
Ps : * titre disponible chez Phonofolies
DISCOGRAPHIES DES OEUVRES DE MANESCAU (compositeur).
Lison si jolie (paroles de Raoul Soler) - Mercadier - Disque Pathé N°1488 <3073>
Au son des cloches - Fred Gouin et Louis Zucca - Disque Odéon N°166.556
Partitions-pianos de Manescau disponibles dans mes archives :
Au son des cloches (poésie de Maurice Lucas)
Les Fils de la Vierge (Théodore Gringoire)
Sans moustaches (J. de Sainte-Foy)
Sources :
Revues "Nos Chansons françaises", tome de l'année 1931.
Catalogues Pathé 1910, 1912, 1913, 1924.
Panorama des cylindres et disques Pathé, Gilbert Humbert, 1995
Acte de naissance retrouvé par Hervé David à Pau.
Merci à Hervé David pour son efficacité !