Anna-Rose Tariol, dite Anna Tariol-Baugé (mère d'André Baugé) est née à Veyre-Mouton arrondissement de Clermont-Ferrand le 28 août 1871 (à une heure du matin). L’acte de naissance nous apprend que son père, Joseph Tarriol (27 ans) est « Artiste d’agilité », son épouse se nomme Rose Grellier.
Initiée à l’art dès son plus jeune âge, elle montre une attirance pour le chant, elle prend des cours de chant dans sa ville natale. Puis sur les conseils de ses professeurs, elle « monte » au Conservatoire de Paris et suit les cours de Madame Peschard et Frédérique Boyer.
Elle débute au Grand Théâtre de Bordeaux dans des opéras-comique et aborde ensuite l’opéra avec Carmen, Werther, Mignon, Faust.
Sa rapide réussite l’entraîne dans une tournée en Russie. Elle chante sur toutes les scènes de France. A Marseille, elle chante le Royaume des femmes et la Belle Hélène. Elle est engagée à Alger, Toulouse, Nantes et Paris. Elle crée Boccace aux Nouveau-Théâtre (=Théâtre Réjane).
Entre-temps en 1888, notre divette d’opérette épousera un camarade, Alphonse Baugé (dont je n'ai jamais trouvé de portrait). Il est né le 13 février 1853 à Nantes. Alphonse montre des prédispositions pour l’Art en général et sera tour à tour Artiste lyrique, professeur de chant et sculpteur. Il était employé à l’Opéra de Paris comme baryton. C’est lui qui initie leur enfant, André Baugé à la sculpture.
En 1898, elle est engagée aux Bouffes-Parisiens et crée Agathe dans Véronique, la Dame de trèfle, Shakespeare en 1899, Aurore de la Belle au bois dormant en 1900. Elle chante le répertoire et reprend également Fanchon dans François-les-bas-bleus et Joséphine. En 1900, elle passe aux Variétés, reprenant Fiorella des Brigands, créée Le Sire de Vergy, L’âge d’or et interprète le répertoire d’Offenbach, La vie parisienne et la Périchole.
A Parisiana, elle chante Diane du Papa de Francine. En 1901, elle joue au Châtelet le rôle de Suzette du Voyage de Suzette. A Parisiana, le 1er janvier 1902, elle joue dans la revue Paris-Joujoux de Blondeau et Monréal, avec Baldy, Jacquet, Vilbert, Favart, Chavat & Girier, Anna Thibaud, Laroche et Pauline Bert. Toujours Dans la même salle, elle crée la revue de Flers et Alévy Cabriole le 14 janvier 1903 avec Vilbert, Jacquet, André Barally, Gibard, Chavat & Girier, Bosset, Riquin entre autre. Elle joue ensuite à la Gaîté et y créer Les hirondelles d’Hirschmann et reprend aux Folies-Dramatiques Véronique.
Chanteuse au caractère bien trempé qui saura s’exiler sur les scènes de toute l’Europe, entre autre au Caire (Théâtre Printania et au Khédive). Elle est également moderne puisqu’elle grave dès 1904 des faces pour la Compagnie de Disques Zonophone. Ces enregistrements seront repris sous la marque Gramophone dès 1907.
En 1912, elle part en tournée à travers la France et interprète Les Saltimbanques, Gillette de Narbonne ; Tours, Toulouse, Aix-les-Bains, Paris à l’Etoile-Palace. L’année précédente, elle crée la Ribaude aux Folies-Dramatiques qu’elle chantera 110 fois et reprend à la Gaîté-Lyrique La fille de Madame Angot. Elle chante également au Moulin Rouge.
En 1913, elle part en tournée en Amérique ; Montevidéo, Rio et Buenos-Aires.
Elle joue encore de nombreuses années et notamment auprès de son fils dans Venise (Richepin) et Vouvray (Hermann), œuvres qu’elle enregistre d’ailleurs pour Pathé en 1928.
Alphonse Baugé décède le 10 janvier 1934 (chez lui, 6 rue Pierre Joigneaux à Bois-Colombes).
Après une vie bien remplie par les succès et après avoir passé le flambeau à son fils André, qui embrassera la merveilleuse carrière qu’on lui connaît, Madame Tariol-Baugé se retire de la scène et se consacre à l’enseignement du chant.
Elle décède en son domicile, au 21 rue Amélie à Asnières sur Seine, le 1er décembre 1944.
Samuel Marc
Ecoutez Madame Tariol-Baugé
Les enregistrements de Anna Tariol-Baugé sont extrêmement rares et j'espère que vous apprécierez ces petits trésors que j'offre sur ce site.
Nous devons le premier enregistrement à André Faurou (+) qui avait recopié ce disque sur pyral à la Phonothèque Nationale en 1962.
Le hasard fit qu'un jour j'ai acheté un lot de disques sur e-bay dans lequel se trouvait un album de faces pyral venant de la collection de André Faurou décédé et dans lequel se trouvait des raretés de Sarah Bernhardt, Coquelin, Delmas ou encore Le Bargy (que vous pouvez écouter sur le site).